Agression à l’arme blanche : le prévenu condamné à un an de prison ferme


PAPEETE, le 30 avril 2018 - Un père de famille de 29 ans était jugé ce lundi en comparution immédiate pour avoir gravement blessé l’un de ses oncles avec un couteau de boucher. Au tribunal, le prévenu, qui avait été frappé par la victime avant de s’emparer de l’arme blanche, a déclaré qu’il voulait se venger. Il a été condamné à un an de prison ferme.

La bagarre, qui s’est déroulée en plusieurs temps, avait eu lieu dans la soirée du 27 avril dernier. Vers 21 heures, les gendarmes avaient été appelés pour se transporter sur les lieux d’une rixe à Faa’a. Sur place, les forces de l’ordre avaient constaté la présence des pompiers qui prenaient en charge un individu gravement blessé à l’arme blanche. Un autre homme, dénoncé par un témoin de la scène comme l’auteur des violences, avait alors été rapidement interpellé par les policiers municipaux.

Les auditions des protagonistes et des témoins avaient établi que le prévenu buvait des bières avec son oncle lorsque les deux hommes, tous deux ivres, avaient commencé à s’agresser verbalement. La victime avait mis plusieurs coups de tête et coups de poing à son neveu. Ce dernier, après d’autres violences, avait quitté les lieux. Il était revenu avec un couteau de 30 centimètres et avait porté au moins 2 coups à son oncle.

Au tribunal ce lundi, le prévenu, calme et détendu, a déclaré qu’il avait eu un trou noir lorsqu’il avait reçu des coups. Il a cependant expliqué qu’il voulait se venger de son oncle et qu’il avait deux choix : "les boules de pétanque ou un couteau."


"Gravité des actes"

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a évoqué l’apparente insouciance du prévenu : « manifestement, il n’a pas compris la gravité de ses actes. » Le représentant du ministère public a requis 4 ans de prison dont un an avec sursis.

Le conseil du prévenu, Me Ayoun, a entamé sa plaidoirie en brandissant une publicité relative à des promotions sur l’alcool pour la journée du 1er mai : « C’est toujours la même rengaine les vendredis, la seule détente possible à Tahiti, c’est d’aller boire de la bière avec les copains. Dans cette affaire, c’est tout de même la victime qui a commencé l’agression en mettant sept ou huit coups de tête au prévenu ! » L’avocate s’est ensuite livrée à un véritable plaidoyer contre les promotions sur la vente d’alcool : « Une promotion pour le 1er mai ! On incite les gens à boire. Cela fait 20 ans que des gens s’engraissent en vendant de l’alcool à d’autres gens qui ont des conditions de vie difficiles. »

Le tribunal a condamné le prévenu à 2 ans de prison dont un an avec sursis, obligations de soins, de travail et d’indemnisation. Il a également déclaré que la victime était responsable à 50 % de son préjudice.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 30 Avril 2018 à 16:04 | Lu 1962 fois